Notre monde va mal, très mal même. Outre une urgence climatique avérée que nient pourtant les décideurs politiques et leurs pendants des multinationales, la crise profonde de société préexistait déjà à la pandémie qui frappe la planète depuis 2019, sauf que le Covid-19 n’a fait que l’amplifier, selon Patrick Buisson dans son imposant essai La fin d’un monde paru chez Albin Michel.
Cet auteur historien et politologue souligne que cette situation résulte de la liquidation d’un monde ancien où les concepts de gratuité, de solidarité, d’entraide et de dévouement étaient des piliers du mode de vie. Toutes ces valeurs ou du moins pas mal d’entre elles, furent petit à petit remplacées par la globalisation et la mondialisation ces quatre à cinq dernières décennies.
Jusque là, c’est-à-dire la première vingtaine de pages d’un livre qui en contient plus de cinq cents, je peux être globalement d’accord avec Patrick
Buisson.
Puis, après, « trop c’est trop », comme on dit couramment de l’autre côté de la frontière de l’Hexagone, en Belgique, là où travaillent et résident des centaines de milliers de Français et qui connaissent bien cette expression qui signifie que c’est excessif et que cela dépasse les bornes de l’entendement et du bon sens.
La thèse de l’auteur est, en effet, radicalement différente de la mienne et aussi de Fréquence Terre qui m’accueille et de notre partenaire POUR.
À savoir, que la société actuelle paie, entre autres, la déchristianisation de l’Occident et la désacralisation au profit de l’idolâtrie de la marchandise. Dans cet essai on sent d’abord poindre des regrets à l’égard de la politique de décolonisation du fait que le général de Gaulle mit en chantier les accords d’Évian en 1962 en donnant à l’Algérie son indépendance.
Je passe sur Mai 68 qui, pour Besson, fut un monde de pseudo-révolutionnaires, une génération d’enfants de la télé et que tout cela ruina la commensalité familiale, vida les bistrots et les églises, concurrença les vieilles sociétés villageoises, bref, une civilisation qui se désagrégea et où le modèle p