Attention ! La chronique qui suit va déranger ! Du moins, ceux qui, naïvement, clament encore que « c’est dans le journal, donc c’est vrai ! »
Rencontrer et écouter Pierre Rimbert du « Monde diplomatique »[1] durant plus d’une heure sur le thème de la liberté de la presse (conférence à l’IHECS, école de journalisme et communication, Bruxelles, le 9 novembre 2017), c’est vivre une plongée structurée et implacable qui demande quasiment un engagement immédiat afin que certains décideurs et politiques arrêtent de prendre les citoyens pour des sous-développés intellectuels et culturels !
Première question à Pierre Rimbert : qui possède la presse (en France, et c’est valable pour d’autres pays, bien entendu) ?
– De gros industriels, des milliardaires, de grandes familles. Avec ces dernières, on peut parler de féodalité héréditaire et transnationale.
Pourtant, on dit que la presse va mal ? Dès lors, pourquoi achètent-ils des journaux qui coulent, par exemple ?
– Parce que c’est une accessibilité au pouvoir. Et les patrons de presse savent très bien que les politiques vont venir manger dans leurs mains !
Quelques exemples édifiants
Pierre Rimbert évoque quelques exemples précis pour corroborer cette entrée en matière et poursuivre sur la mainmise de ces patrons de presse à divers niveaux :
Alors, leur politique est la suivante : on va faire ce qui intéresse les gens, car ça nous rapporte de l’argent ! C’est la censure par l’audience. Ils vont diminuer les budgets pour des reportages d’investigation pour faire place, par exemple, à un Cyril Hanouna, payé quelque 250 millions d’euros !
Et la déontologie journalistique dans tout ça ?
Et ce n’est pas tout…
(re)trouver une info de qualité ?
Si on ne change rien, si on ne refonde pas la presse, adieu, donc, à une information de qualité !
– Je constate que les commentaires de presse sont encore fort prisés par des lecteurs et c’est la preuve que des gens sont intéressés par le véritable travail journalistique. Il faut donc profiter de la masse d’informations et trois interventions sont à envisager :
En conclusion (provisoire) : pas question d’une info « banale » pour les pauvres et une info de « qualité » pour les riches !
[1] Membre d’Acrimed (ActioncritiqueMédias) et auteur de « Libération, de Sartre à Rothschild », Liber-Raison d’Agir (2005).