« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
« Voici le livre des révolutions possibles. Il s’appuie sur une expérience acquise dans près de cinquante pays. Il prend la voix exceptionnelle de Srdja Popovic, apôtre de la lutte non violente, qui fit tomber Milosevic, fut de toutes les « révolutions fleuries » et a été considéré comme l’architecte secret du printemps arabe. »
Assurément, « Comment faire tomber un dictateur » quand on est seul, tout petit et sans armes de Srdja Popovic (Petite Biblio Payot), méritait bien trois passages sur antenne et le site. Voici la troisième des trois chroniques sur cet activisme pacifiste qui réconcilie avec l’action politique !
Avant de fournir des statistiques très intéressantes, Popovic évoque encore quelques aspects du sujet et cite Benjamin Franklin : « Il y a trois types de gens : ceux que l’on ne peut pas faire bouger, ceux que l’on peut faire bouger, et ceux qui bougent. »
Il explique aussi : « Généralement, pour les citoyens ce qui compte davantage que les droits civiques, la liberté religieuse ou de réunion, c’est du respect, de la dignité, ils veulent que leurs familles soient en sécurité, percevoir un salaire honorable pour un travail honnête. »
Il ajoute : « La non-violence est plus efficace que la violence, parce qu’elle permet à tous, où qu’ils se trouvent et si frêles soient-ils, de se confondre à l’’ennemi’. Il y a beaucoup de corollaires pour y parvenir : il faut être aimable, susciter la sympathie des masses, avoir une vision pour demain sur les plans éducatifs, culturels, environnementaux, ne pas crier victoire trop rapidement à l’image des activistes égyptiens qui crurent que la démocratie s’installerait d’office à la chute de Moubarak, il faut également se protéger des provocateurs tentant de ruiner ou d’intoxiquer leur action, le mouvement doit résider dans l’unité pas comme les « Femen » car on ne sait plus très bien si leurs manifestations concernent les droits des femmes, la laïcité ou autre chose. »