Avez-vous constaté la détermination avec laquelle les pouvoirs politiques, socio-économiques, religieux…, discréditent et tentent d’annihiler les initiatives citoyennes qui les contrecarrent légitimement dans leurs funestes desseins ou entreprises destructrices et égocentriques ?
C’est qu’ils dérangent ces activistes, lanceurs d’alertes et autres militants qui luttent, entre autres, pour le respect des droits fondamentaux et la sauvegarde de la planète, contre la militarisation de la société civile et l’omnipotence des lobbys politico-industriels !
Ils sont prêts à tout, ces pouvoirs, pour faire taire ceux qui dénoncent et s’opposent à leurs juteuses affaires qui mettent à mal les libertés et l’écosystème et qui érigent les armes et les violences qui en découlent en véritables dogmes, le business de l’armement et la propagande militariste n’ont jamais été aussi « florissants », semble-t-il !
Ceux, également, qui brandissent un ethno-nationalisme exacerbé attisant la haine et le rejet de l’« autre », qui actionnent tous les leviers possibles pour produire et encourager une consommation addictive – souvent inutile – et qui, en plus, creusent sans vergogne le gouffre entre les classes sociales.
Cependant, les pouvoirs ne s’en laissent pas conter. Pour d’aucuns, qui dit museler la contestation et l’engagement citoyens, dit souvent piétiner allégrement les principes de la liberté d’expression et de la liberté de conscience.
Celles-ci sont d’ailleurs régulièrement les premières à être ciblées par un gouvernement autoritaire ou un régime non démocratique.
Pour Monique Canto-Sperber, philosophe et directrice de recherche au CNRS[1], dans son essai Sauver la liberté d’expression, Collection Espaces Libres, Albin Michel, dont il a déjà été question dans cette chronique, il y a lieu de « délégitimer » les discours haineux, les théories complotistes et autres fake news transformés en opinions, et cela consiste à neutraliser ces propos et les désarmer de leurs nuisances en les ramenant par des arguments crédibles à ce qu’ils sont : l’expression de préjugés, d’humiliation, de nocivité, de dogmes…
C’est, encore, dénoncer une prétendue liberté d’expression qui n’est que l’expression d’une conviction basée sur des concepts étrangers au dialogue, c’est-à-dire à un réel débat d’idées.
Néanmoins, ce dernier est-il transposable dans notre société hyperconnectée et hyper-consommatrice de réseaux sociaux où déferlent, souvent sans la moindre nuance, des messages qui s’érigent en vérité absolue ?
Et,