En France, il existe une cinquantaine de centres éducatifs fermés. Des lieux où les mineurs récidivistes tentent de se reconstruire, comme à La Jubaudière dans le Maine-et-Loire. L’objectif : offrir une alternative à la détention et prévenir la récidive de ces jeunes délinquants. Nous avons partagé leur quotidien le temps d’un après-midi. « On n’est pas des sauveurs, il faut que le jeune ait envie de s’en sortir »​, prévient Cindy Louerat, éducatrice spécialisée au centre éducatif fermé (CEF) de La Jubaudière (Maine-et-Loire). Ici, douze mineurs, âgés de 13 à 18 ans, récidivistes ou ayant commis un fait particulièrement grave, vivent en communauté plutôt que de partir en détention. « Cette mesure peut-être prise avant ou après la condamnation et permet d’éviter une incarcération »​, résume Lucille Rouet, juge des enfants à Paris et secrétaire nationale du syndicat de la magistrature. Un placement de six mois, renouvelable une fois, en guise de dernière chance. Il est 14 h. À l’ombre d’un kiosque, au centre de la cour, jeunes et éducateurs discutent du programme de l’après-midi. Boxe pour les uns, réfection de clôtures pour les autres, cours particulier pour un élève ou encore préparation de gâteaux en cuisine. On est bien loin de l’image sulfureuse des bagarres et des fugues. Marteau à la main, Max répare une clôture abîmée par les chèvres du centre. « Le CEF, c’est mieux que la prison. T’es à l’extérieur, t’es libre, tu peux fumer quand tu veux, enfin trois cigarettes par jour, t’as des activités et tu peux voir ta famille »​, débite-t-il d’une seule traite. Incarcéré trois mois en 2020, le mineur a rejoint La Jubaudière en février et se prépare à sortir dans quelques semaines. Bonne écoute. Crédit photo : Franck Dubray / Ouest France Crédit musique : "24 Hours Instrumental" - Rainman (Bruton Music Ltd)