Son destin n’est pas banal. Il a grandi à la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois et débute le théâtre sur le tard, à 25 ans en découvrant l’existence du Cours Simon un peu par hasard alors qu’il était agent de sécurité dans un cabinet médical. Excellent dans le rôle du maire au maillot de l'équipe de France floqué « Le Maire 93 » dans le film événement Les Misérables, Steve Tientcheu est un acteur qui monte. Malgré le succès de ses derniers rôles, il n'oublie rien de son parcours et notamment de sa jeunesse en banlieue, là où il a commencé à apprendre la comédie. « Il y a de sacrés comédiens en banlieue je vous assure », lâche-t-il dans un grand rire dans un entretien en audio à retrouver sur Le Mur des Podcasts d'Ouest-France. Il parle de ses années dans la cité, à rêver de devenir footballeur mais il « n'avait pas les bons pieds. » De ces grands comédiens qu'il voyait dans les films choisis par son père. « Les Gabin, Ventura, Blier... Ils avaient la classe. » Ou encore Dirty Dancing pour les danses de Patrick Swayze. S'il a quitté physiquement la banlieue depuis qu'il est devenu acteur, Steve Tientcheu assure qu'elle « reste toujours en vous. Mais aujourd'hui je vois Paris et ses monuments différemment. Je ne suis pas seulement de passage. » L'acteur parle de ses premiers pas, de son apprentissage au cours Simon « où il n'y avait pas beaucoup de Noirs à l'époque. Il fallait payer chaque mois, je me suis accroché. » Aujourd'hui, il enchaîne les rôles, au cinéma, dans ses séries télé comme Braquo ou encore au théâtre où il vient de jouer du Molière. Il est aussi à l'affiche ce mercredi 22 janvier du film "Qu'un sang impur..." réalisé par Abdel Raouf Dafri et qui traite de la guerre d'Algérie. « Un rôle fort. » Mais à ce jour, le film qui l'a vraiment fait connaître, c'est « Les Misérables » où il incarne un maire habillé d'un maillot de foot. « On dit souvent que les acteurs attendent dix ans avant de trouver un rôle qui les marque. J'ai eu la chance d'avoir se rôle après dix ans de carrière. C'est parfait...