Il est, à mon sens, des sujets sur lesquels on ne s’arrête pas assez dans l’information qu’on lit sur la Suède, et l’exemple de l’éducation fait partie de ces créatures hybrides qu’on aurait du mal à croiser en France.

En effet, l’école, ouverte à la concurrence au milieu des années 1990, met en lumière ce paradoxe suédois qui conjugue un Etat providence puissant à un esprit profondément libéral et parfaitement assumé à droite, comme à gauche de l’échiquier politique. En bon « laboratoire » de la mondialisation, la Suède est aujourd’hui à la croisée des chemins sur l’état de son système scolaire très décentralisé pour harmoniser l’offre au plus près des besoins et l’ouverture à une concurrence juteuse qui aiguise les appétits, et dont les effets pervers se font sentir sur le niveau des élèves et les inégalités grandissantes d’un établissement à l’autre.

Entre dérives et enseignements à tirer, nous sommes aujourd’hui avec Christophe Premat, professeur à l’université de Stockholm et ancien député des Français établis en Europe du Nord, pour parler du système éducatif singulier de la Suède.