Il est le visage de la Suède dans la pandémie de COVID-19. Constant, placide, factuel et il faut l’avouer, avec des nerfs d’acier pour supporter la pression. Au moment où et la plupart des pays se refermaient et confinaient leur population, la Suède choisissait de maintenir un cap d’ouverture et une stratégie pragmatique d’adaptation graduelle ; comptant sur la responsabilité collective de la société et le civisme de ses concitoyens.

Cette approche unique de la Suède a attiré l’attention du monde entier qui, dubitatif, se demandait si les dirigeants suédois avaient perdu la tête ou si, au contraire, ils étaient les seuls à l’avoir conservée. Dans cette épreuve, même les pays nordiques, que l’on présente souvent, à tort, comme un ensemble homogène, ont suivi des stratégies différentes.

Au sein même du pays, les critiques ont fait rage mais la confiance dans les institutions a tenu, notamment envers l’autorité de santé publique et son porte-parole en temps de pandémie, l’épidémiologiste en chef, Anders Tegnell. Brusquement propulsé de l’ombre à la lumière, il est devenu le vecteur de toutes les passions contradictoires d’une société en proie à la peur et à la confusion face à l’inconnu, la maladie et la mort.

A l’heure où le taux de vaccination dépasse 70% dans la plupart des pays d’Europe et où les restrictions tombent une à une pour revenir à un niveau de vie aussi normal que possible, nous avons la chance de recevoir Anders Tegnell dans Ma vie en Suède, pour revenir, dans un entretien original en français/anglais, sur la période inédite que nous venons de traverser.