Sans s’en apercevoir également, on donnera cette année 138 euros de redevance que l’on appelle Contribution à l'audiovisuel public. Elle sert à financer Radio France, France Médias Monde ou encore France Télévisions. Son montant global est dantesque : 3 milliards 790 millions d'euros en 2020. Pour le podcast, on n’est pas encore sur ce niveau de financement mais pendant que le marché se structure, plusieurs acteurs font le choix du payant. C’est le cas d’Apple Podcasts avec ses nouveaux abonnements premium.
Alors, ça ce bouscule pas au portillon mais tout cela devrait logiquement et rapidement évoluer. En France, le Studio Nouvelles Ecoutes va d’ailleurs proposer des masterclasses à partir de ce 18 mai sur Apple Podcasts. Ces masterclasses auront lieu tous les mois, d’abord en direct et en ligne sur Zoom (pour 5 euros la place). Puis, accessibles également et donc ré-écoutables à l’infini sur le nouveau service Abonnements d’Apple Podcasts pour un montant de 2.99 euros par mois.
Il y a d’autres acteurs sur le marché français comme Sybel et Magelan. Je n’en parlerai pas parce que je n’ai pas accès aux chiffres mais quand on jette un coup d’oeil rapide sur les réseaux sociaux de ces deux entreprises, on ne pas dire qu’il y ait foule. Loin de moi l’idée d’en tirer une quelconque conclusion. Sybel s’est clairement positionnée et on a bien compris la promesse. Pour Magelan, c’est plus sablonneux, voire plus brumeux, avec un changement récent de braquet…
La question n’est pas tellement de savoir si vous êtes ou non prêts à payer pour accéder à un contenu. Tout le monde paye aujourd’hui pour lire, pour écouter ou pour voir du contenu. Le cinéma, c’est pas gratuit, un magazine dans une maison de la presse, c’est pas gratuit, une série sur Netflix, c’est pas gratuit, un article de la Lettre Pro de la radio, c’est pas gratuit non plus. Quand je dis tout le monde est prêt à payer, je fais référence à un public de curieux qui fait le choix de poursuivre son éducation et muscler ses connaissances après être sorti du système scolaire ou universitaire. Pour autant, et pour illustrer ce constat, seulement 300 000 personnes sont abonnées à l’édition numérique du Monde. Sur 67 millions d’habitants, c’est peu. Et pourtant, c’est Le Monde.
La question en tant qu’auditeur, c’est combien vous êtes prêts à payer par semaine, par mois ou par an et pour quelle quantité de données et de savoirs.